8 de Goodyear : Enragés pas écrasés !

Le 29 Avril 2016, Mickael Wamen, syndicaliste CGT et ex-Good year, est venu à Limoges dans le cadre de son tour de France pour raconter son histoire.

Condamnés pour avoir défendu les emplois

Mickael fait parti des 8 syndicalistes condamnés à de la prison ferme par le tribunal d’Amiens suite aux mouvements de grève chez Good Year. Mickael a écopé de 24 mois de prison dont 9 mois ferme et de 5 ans de mise à l’épreuve dans un procès qui s’apparente à une parodie de justice.

Depuis 7 ans, les Good Year se sont battus bec et ongle pour empêcher la fermeture de l’usine d’Amiens.

Patron voyou, évasion fiscale, logique libérale, 1173 ouvriers au chômage

Good Year c’est 96 usines dans le monde et 2,7 milliards € de bénéfices/ an. Avec l’aide d’avocats « véreux », la direction a réalisé un montage financier avec une holding basée au Luxembourg et à Amsterdam.

Ce montage a sciemment permis de faire couler le site français puisque la différence du prix de revient de la vente des pneus partait vers le Luxembourg et Amsterdam, paradis fiscaux pour les patrons. Suivant leur logique ultra libérale, la direction a décrété la fermeture pour raison économique. 1173 ouvriers se sont retrouvés au chômage.

La fermeture du site a coûté à Good Year 200 millions €, et la délocalisation en Pologne, où la main d’œuvre est moins chère, lui a rapporté 800 Millions€.

Réprimer et intimider ceux qui relèvent la tête

Lors de l’annonce du plan social le 04 janvier 2016, le Directeur et la DRH ont annoncé aux ouvriers que non seulement ils étaient licenciés mais qu’en plus ils ne toucheraient pas d’indemnités de licenciement. La raison évoquée est une sanction de Good Year pour les punir de lutter depuis 2007 et d’avoir traîner les dirigeants devant les tribunaux pour licenciements économiques injustifiés.

Cette annonce s’est faite dans une salle devant 300 personnes. Les cadres ont été retenus durant 30 h. Aucun mal ne leur a été fait car les syndicalistes CGT, dont Mickael, ont fait en sorte que ces deux guignols sortent indemnes de l’usine.

Résultat, dépôt de plainte de la part des cadres et de Good Year pour séquestration.

Mickael et 7 de ses camarades se sont retrouvés en garde à vue uniquement parce qu’ils étaient présents dans cette salle et que leurs noms ont été donnés à la justice.

A ce jour, aucun des 8 syndicalistes ne savent exactement ce qu’il leur est reproché, personne n’a été dans la capacité de donner une raison valable à leur garde à vue et à leur condamnation.

Le gouvernement veut la paix sociale par la terreur

Good Year a retiré sa plainte. D’habitude, quand il n’y a plus de plaignants, le dossier est classé sans suite. Là, le parquet a, malgré tout, décidé de continuer les poursuites et de sanctionner sévèrement les syndicalistes.

Il est incontestable que c’est le gouvernement qui a demandé au parquet de continuer les poursuites.

Ce procès est un procès politique servant à criminaliser les syndicalistes afin de s’assurer une paix sociale par la terreur. Ce procès est un procès politique !

Le gouvernement a échoué dans le sens où un grand élan de solidarité s’est créé autour des Good Year. La mobilisation pour demander la relaxe est indispensable et essentielle. Il faut continuer à construire un rapport de force de plus en plus important pour peser sur la décision du parquet.

Le procès ne peut pas se gagner s’il n’y a pas de mobilisation. Il faut arracher au gouvernement un recul phénoménal en l’obligeant à relaxer les Good year. Le combat des Good Year est emblématique. C’est une vraie lutte de classe qui se joue ici.

De Goodyear à la loi travail toujours la même logique : Chômage et précarité

Au vu des évènements, il est indiscutable que la condamnation des Good Year est une mise en bouche pour pouvoir appliquer la loi El Khomri.

Effectivement la loi prévoit un abandon pur et simple de la possibilité de contester des licenciements économiques devant les tribunaux.

La loi El Khomri se dit une loi sociale. Il faut réviser le code du travail pour faciliter les licenciements et donc permettre des embauches. C’est une fumisterie !

En France, les multinationales licencient 200 000 à 300 000 salariés /an.

Pourtant le chômage ne baisse pas bien au contraire.

Cette loi est une loi faite uniquement pour le grand patronat pour leur permettre de s’engraisser encore un peu plus sur notre dos. Si cette loi est appliquée, elle ne sèmera que chômage et précarité.

Tous ensemble continuons le combat, ne lâchons rien !

C’est pourquoi il est vital de continuer le combat et de revendiquer le retrait pur et simple de la loi travail ainsi que la relaxe pour tous les militants du mouvement social. C’est une question de survie car le patronat, actuellement, est tout bonnement en train de changer notre société.

Toutes et tous nous devons aussi continuer à soutenir les 8 camarades de Good Year. Leur procès en appel aura lieu en octobre. Il faut que nous soyons des milliers devant le tribunal à Amiens afin de faire pression sur le parquet et le gouvernement.

Il est hors de question que les 8 de Goodyear fassent un seul jour de prison. Il est inacceptable que la violence patronale ne soit, elle, jamais sanctionnée.

Ces patrons voyous ont brisé des vies et des familles : 12 suicides à Good Year depuis le début du conflit.

Nous sommes tous Goodyear, nous sommes tous Air France !

Nous devons aussi soutenir nos camarades d’Air France qui vont être jugés le 17 mai prochain pour avoir arracher une chemise ! Leur combat est le notre. Cette criminalisation est une épée de Damoclès qui pend au dessus de la tête de chaque citoyen qui aura le malheur de relever la tête.

Nous sommes 170 000 à avoir signé-es la pétition de soutien aux 8 syndicalistes de Goodyear. Rejoignez la mobilisation en suivant le lien disponible ici.

Vous pouvez également contacter et rejoindre le collectif haut-viennois de soutien aux Goodyear via le mail : soutienauxgoodyear87@gmail.com

 

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