Le plan d’action censé revaloriser le travail social est paru le 21 octobre. Malheureusement aucuns moyens financiers visibles immédiatement ne sont prévus.
On fait fantasmer sur le passage en catégorie A en 2018 ! C’est dire l’enfumage ! A quel niveau en seront les dépenses publiques ? et la reconnaissance à Bac +3 auraient dû être réalisés depuis 2013 au moins !
Étudiants précarisés, formations et stages sacrifiés : le plan d’action ne dit rien !
Les stages longs indispensables pour apprendre nos métiers n’existent plus car les budgets de gratification n’existent pas.
Ainsi, les palliatifs pour détourner le stage de plus de 2 mois sont déjà en œuvre dans les centres de formation et n’apportent rien de tel qu’un stage de 5 mois permettant : des expériences du choix de l’étudiant et (ou) de l’équipe pédagogique tout au long de la formation et une possibilité d’accompagner les personnes en difficultés sur un temps long.
Qu’attendre d’une suite de stages, même interinstitutionnels, de quelques semaines seulement pour former à un accompagnement sur plusieurs mois dans la réalité professionnelle ?
Par ailleurs, la précarisation des étudiants et leur manque de moyens pour financer des stages (carburant,logement) ne sont pas du tout évoqués.
Quid aussi des diminutions de subventions pour l’appareil de formation ?
Pour une action sociale inclusive et démocratique
Le travail collectif et le développement social sont vus, en outre, comme des politiques locales à mettre en œuvre pour les élus et non comme une co-construction avec les habitants.
Sans formateurs, pas de transmission des métiers du social
Les statuts de formateur sur site qualifiant et de référent professionnel de site qualifiant n’apparaissent pas. Or il n’est pas possible de maintenir des formations en alternance sans une prise en compte de ce point primordial.
Comment mener mille missions sans temps libéré pour former un stagiaire aujourd’hui ?
Vers la déshumanisation des métiers du social
La volonté d’aller vers un double cursus nous amène vers les formations à l’université à terme. D’ailleurs les termes « métier » et « diplômes d’État » (au sens d’une garantie des pouvoirs publics) sont peu utilisés voire gommés dans ce plan d’action.
Un plan porteur d’inégalités et de coupes budgétaires
L’insistance sur les partenariats avec les bénévoles et le rôle identique à celui de travailleurs sociaux qualifiés qui leur est donné pour les parcours des usagers montre la tendance à aller vers le modèle anglo-saxon de la « big sociéty » (les travailleurs sociaux qualifiés remplacés par les bénévoles à fort statut social en Angleterre.)
Le terme d’ « empowerment, » séduisant et à la mode, cache cette rupture égalitaire : des droits à certains, la débrouille individuelle ou en groupe à d’autres. Ce modèle est générateur d’énormes coupes budgétaires !
Oui à l’émancipation, non au flicage !
Ce plan d’action interroge fortement le droit à la vie privée et le devenir du secret professionnel, si tous les partenariats sont à « partager ».
Une société du contrôle des « classes dangereuses » est à craindre , or le travail social se doit d’être émancipateur et de représenter une plus value démocratique.
Quelle préoccupation de la dimension éthique dans le travail social ?
Construisons ensemble l’alternative !
Cette société inégalitaire où le travailleur social place les personnes en difficultés dans des dispositifs sans moyens réels nous la combattrons.
En effet, il s’agit bien de faire valider un modèle ultra-libéral accompagnant la fin de l’État social sous prétexte de reconnaissance d’une profession.
Le 16 octobre 2015 plus de 250 étudiants, formateurs, professionnels, ont participé au lancement des États Généraux Alternatifs du Travail Social à l’appel de l’intersyndicale CGT, FSU, FA-FP, Solidaires, UNEF et du collectif Avenir éducs, pour défendre non seulement nos métiers, mais aussi pour un Travail Social fondé sur l’éthique dans l’accompagnement des usagers des services sociaux.
Cette première rencontre qui s’est tenue à la bourse du travail de Paris se veut la nouvelle étape d’un processus de mobilisation que nous souhaitons voir se poursuivre et s’amplifier dans les territoires et sur les lieux de travail. Un document de synthèse réalisé par l’intersyndicale sera transmis dans les prochaines semaines.
Le collectif des États Généraux Alternatifs du Travail Social soutiendra les mobilisations des personnels et des usagers des secteurs de l’aide et de l’action sociale,
Amplifier et élargir le mouvement
Ce mouvement d’États Généraux Alternatifs, lancé en intersyndicale doit se poursuivre, s’élargir et s’ancrer dans les luttes et dans les territoires.
C’est pourquoi la CGT s’engage dès à présent à construire un relais local en région et dans le département de la Haute-Vienne en impulsant une première réunion de travail :
Lundi 9 novembre à 18H30 à la maison du peuple de Limoges, située 24 rue Charles Michels
Entrée libre, venez construire avec nous la mobilisation pour l’égal accès de toutes et tous aux droits sociaux fondamentaux et pour la justice sociale.
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Crédit photographique : Merci à la Photothèque Rouge/JMB